Gretsch Malcolm Young Masterbuilt The Beast

Malcom Young (AC/DC)

Au cœur des années 1970, alors que le hard rock affûtait ses crocs et que les riffs se faisaient plus massifs, une fratrie discrète, imperturbable, a façonné l’un des sons les plus puissants de l’histoire : les Young. Avec AC/DC, Angus et Malcolm ont construit une approche fondatrice du rock, pur, tranchant et entraînant. Là, Malcolm Young était l’ombre solide, la fondation inébranlable, le métronome humain qui transformait chaque morceau en bulldozer rythmique.

Malcolm Young, ce n’était pas la démonstration. Son truc, en artisan absolu du riff, c’était la précision millimétrée, les placements d’accords au cordeau, la puissance sèche et sans fioritures. Grâce à lui, des titres comme Highway to Hell, Back in Black ou Shoot to Thrill ont trouvé leur ossature, leur tension, leur moteur. Quand Angus enflammait les solos, Malcolm tenait le mur, imperturbable, avec une régularité qui relevait du surnaturel. Peu de guitaristes ont su être aussi essentiels en en disant aussi peu.

Sur scène, Malcolm incarnait la force silencieuse. Pas de gestes théâtraux, pas d’effets : juste une présence brute, une énergie concentrée dans le poignet droit, ce bras d’acier qui propulsait le groupe vers l’avant. Il était le roc, l’assurance, le groove carré qui fait bouger les stades. Un leader discret mais indispensable, celui sur qui tout reposait sans qu’il ne le revendique jamais.

Comment évoquer Malcom sans sa Beast, une Gretsch Jet Firebird légendaire transformée au fil des années en une créature unique, presque vivante. Malcolm l’a modifiée, allégée, découpée, poncée, réparée, reconfigurée, jusqu’à en faire un instrument dont la seule apparence raconte une histoire : celle d’un musicien obsédé par le son parfait, débarrassé de tout superflu. Micros retirés, vernis disparu, bois mis à nu par les tournées, la Beast n’était pas seulement une guitare : c’était le symbole de sa philosophie. Une machine à riffs, taillée pour l’efficacité, la robustesse et le rock le plus pur.

Infatigable, Malcolm Young a maintenu AC/DC en vie pendant des décennies, avec une exigence farouche et une rigueur que tous saluent encore. C’est lui qui veillait au grain, au tempo, à la direction, au son. Beaucoup racontent qu’il était la véritable boussole du groupe, le capitaine silencieux derrière le tonnerre.